Carême de partage : Un regard qui ré-enchante la vie !

« Changez vos coeurs, croyez à la Bonne Nouvelle. Changez de vie, croyez que Dieu vous aime » nous rappelle ce chant du carême traditionnellement connu.  « Changez vos coeurs, changez de vue, concrétisez la Bonne Nouvelle », nous dirait l’observateur conscient des réalités du monde d’aujourd’hui ! Pour mieux vivre ces deux dimensions du carême (personnelle et missionnaire), il faut observer et imiter Jésus : « L’Esprit le pousse au désert » (Mc 1, 12-15) où Il vit un moment de solitude et de prière. Il affronte victorieusement les tentations de la vie et se met en route pour « annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Luc 4, 18).

Le Pape François nous rappelle que, dans sa mission, la première attitude de Jésus est de voir, de regarder les visages des siens : « En voyant les foules » (Mt 5, 1), Jésus gravit la montagne et se mit à enseigner. « Jésus regarde le visage des personnes qui le suivaient et le plus beau, c’est de constater qu’en retour ils trouvent dans le regard de Jésus l’écho de leurs quêtes et aspirations. De cette rencontre naît la liste des béatitudes qui sont l’horizon vers lequel nous sommes invités et les défis à affronter » (Homélie, Chili, janvier 2018).

Pour lui, les béatitudes (Mt 5, 1-12) ne naissent pas d’une attitude passive face à la réalité, ni ne peuvent non plus trouver leur origine dans un spectateur devenant un triste auteur de statistiques de ce qui se passe… elles naissent du coeur compatissant de Jésus qui rencontre le coeur compatissant et qui a besoin de compassion d’hommes et de femmes qui veulent et désirent une vie bénie ; qui savent ce qu’est la souffrance, le désarroi et la douleur qu’on éprouve quand ‘‘tout s’affaisse sous vos pieds’’ ou que ‘‘les rêves sont noyés’’ et que le travail de toute une vie s’écroule ; mais qui sont davantage tenaces et combatifs pour aller de l’avant ; capables de reconstruire et de recommencer.

En disant heureux le pauvre, celui qui pleure, la personne affligée, le malade, celui qui a pardonné…, Jésus vient extirper l’immobilité paralysante de celui qui croit  que les choses ne peuvent pas changer, de celui qui a cessé de croire au pouvoir régénérateur de Dieu le Père et en ses frères, spécialement en ses frères les plus fragiles, en ses frères rejetés. Jésus, en proclamant les béatitudes, vient remettre en cause cette prostration négative appelée résignation qui nous fait croire que nous pouvons vivre mieux si nous esquivons les problèmes ou nous enfermons dans nos conforts, si nous nous endormons dans un conformisme tranquillisant. Cette résignation qui nous conduit à nous isoler de tout le monde, à nous diviser, à nous séparer ; à devenir aveugles face à la vie et à la souffrance des autres (Homélie, Chili, janvier 2018).

Pendant ce carême, avec le pape François, et en collaboration avec Entraide et Fraternité, convertissons-nous en adoptant un regard qui valorise et ré-enchante la vie. Changeons de vue et concrétisons la Bonne Nouvelle, dans nos familles, dans nos communautés et dans ces coeurs affligés autour de nous, proches ou lointains.

Bon et saint Carême 2018 !
Votre curé, Aimable

« Veux-tu l’épanouissement ? Veux-tu le bonheur ? Heureux ceux qui oeuvrent pour que les autres puissent avoir une vie épanouie. Veux-tu la paix ? Travaille pour la paix ». C’est l’exhortation du pape François aux Chiliens, au premier jour de sa visite dans le pays, le 16 janvier 2018.

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