Éditorial B.N. (septembre 2017)

La Prière

(Dr Alexis Carrel 1873-1944)
Dans le souci de vouloir promouvoir le désir de prier, un paroissien de la Rouge-Minière, d’un âge certain, a confié à plusieurs personnes une petite plaquette sur la prière écrite en 1944 par le Dr Alexis Carrel.
Ce texte que l’on peut dire ancien est toujours d’actualité. Il nous invite à redécouvrir les sens de la prière, ses effets parfois curatifs. Le Dr Alexis Carrel n’est ni théologien, ni un philosophe. Son expérience de chirurgien, de médecin et de physiologiste lui ont permis d’apprécier à leur juste place certains effets curatifs de la prière.

Abbé Jacques Vandenbosch

En voici quelques extraits :

À NOUS, hommes d’Occident, la raison semble très supérieure à l’intuition. Nous préférons de beaucoup l’intelligence au sentiment. La science rayonne, tandis que la religion s’éteint.
Le sens du sacré s’exprime surtout par la prière. La prière, comme le sens du sacré, est, de toute évidence, un phénomène spirituel. Or, le monde spirituel se trouve hors de l’atteinte de nos techniques.
C’est par l’observation systématique de l’homme qui prie que nous apprendrons en quoi consiste le phénomène de la prière, la technique de sa production, et ses effets.

Définition de la prière.

La prière consiste en une plainte, un cri d’angoisse, une demande de secours. Parfois elle devient une contemplation sereine du principe immanent et transcendant de toutes choses. On peut la définir également comme une élévation de l’âme vers Dieu. Comme un acte d’amour et d’adoration envers celui d’où vient la merveille qu’est la vie.

En fait, la prière représente l’effort de l’homme pour communier avec un être invisible, créateur de tout ce qui existe, suprême sagesse, force et beauté, père et sauveur de chacun de nous.

Comment prier.

Pour prier, il faut seulement faire l’effort de se tendre vers Dieu. La prière doit être semblable à la conversation d’un enfant avec son père.
Quant à la forme de la prière, elle varie depuis la courte aspiration vers Dieu jusqu’à la contemplation, depuis les simples mots prononcés par la paysanne devant le calvaire à la croisée des chemins jusqu’à la magnificence du chant grégorien sous les voûtes de la cathédrale.
Des formules récitées machinalement sont en quelque sorte une prière. De même la flamme d’un cierge. Il suffit pour cela que ces formules inertes et cette flamme matérielle symbolisent l’élan vers Dieu d’un être humain.
Toute technique de la prière est bonne quand elle met l’homme au contact de Dieu.

Où et quand prier.

On peut prier partout. Mais, quel que soit le lieu de la prière, Dieu ne parle à l’homme que si ce dernier établit le calme en lui-même.
C’est en devenant une habitude que la prière agit sur le caractère.
Il est absurde de prier le matin et de se conduire le reste de la journée comme un barbare. De très courtes pensées ou invocations mentales peuvent maintenir l’homme en présence de Dieu. Toute la conduite est alors inspirée par la prière. Ainsi comprise, la prière devient une manière de vivre.

Effets de la prière.

La prière est souvent considérée par les hommes modernes comme une habitude désuète, une vaine superstition, un reste de barbarie. En vérité, nous ignorons presque complètement ses effets.

Même quand la prière est de faible valeur et consiste surtout en la récitation machinale de formules, elle exerce un effet sur le comportement. Elle fortifie à la fois le sens du sacré et le sens moral.

Quand la prière est habituelle et vraiment fervente, son influence devient très claire. Le médecin qui voit un malade se mettre à prier peut-il se réjouir. Le calme engendré par la prière est une aide puissante à la thérapeutique. Ce contact avec Dieu les imprègne de paix. Et la paix rayonne d’eux. Et ils portent la paix partout où ils vont. Pour que ces phénomènes se produisent, il n’est pas besoin que le malade prie : Des petits enfants encore incapables de parler et des incroyants ont été guéris à Lourdes. Mais, près d’eux, quelqu’un priait. La prière faite pour un autre est toujours plus féconde que celle faite pour soi-même.

Signification de la prière.

En somme, tout se passe comme si Dieu écoutait l’homme et lui répondait.

Au cours de notre histoire, prier a été un besoin aussi élémentaire que celui de conquérir, de travailler, de construire, où d’aimer. En vérité, le sens du sacré paraît être une impulsion venue du plus profond de notre nature, une activité fondamentale.

Nous avons appris, par une dure expérience, que la perte du sens moral et du sens du sacré dans la majorité des éléments actifs d’une nation amène la déchéance de cette nation et son asservissement.

CONCLUSION

En résumé, le sens du sacré revêt, par rapport aux autres activités de l’esprit, une importance singulière. Car il nous met en communication avec l’immensité mystérieuse du monde spirituel.
C’est par la prière que l’homme va à Dieu et que Dieu entre en lui.
L’homme a besoin de Dieu comme il a besoin d’eau et d’oxygène.

On peut acquérir le texte complet sur <http://456-bible.123-bible.com>.

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